Un présent abstrait, un passé figuratif, une œuvre diverse et complexe, c’est ce qui caractérise mon style.
Mon histoire personnelle a influencé mon œuvre, à commencer par mon environnement familial. Petite-fille d’un peintre talentueux et discret, j’ai pris le pinceau très jeune pour croquer les paysages moroses de mon Nord natal.
Mes inspirations artistiques ne s’arrêtent pas à la peinture mais dépassent au contraire mes frontières bien définies. Je développe mon sens artistique et l’étend aux domaines de la décoration d’intérieure et du travail des matières.
Très jeune, mon talent a été reconnu par mes pairs, j’ai cependant mis ma carrière artistique entre parenthèses pour élever mes enfants. Ces années de pause n’ont cependant pas été synonymes d’inaction. En effet, mon style a évolué au fil de mon histoire personnelle, j’ai acquis en maturité mais n’ai pas perdu de ma fougue.
Je vous propose une œuvre variée, faite tantôt d’emportées mélancoliques et tantôt de couleurs chatoyantes et fortes, à l’image de mon tempérament.
Ainsi, au travers de ma production picturale, je tente de faire passer un message fort de sens, celui de la liberté, de l’accomplissement et de l’indépendance.
Je puise mon inspiration dans les origines de la vie à proprement parler, c’est –à-dire la vie à l’état premier, de fœtus dans le ventre de sa mère, à l’abri des contraintes extérieures et de nos modes de vie suragités. Le fœtus est un des symboles clé dans ma peinture. Il représente le tout premier état de la vie, ni tout à fait en vie ni tout à fait en dehors de l’existence. C’est le premier état de l’humanité qui m’intéresse, dépouillé des qualités qui lui sont inhérentes car privé de tout contact avec la réalité. La rondeur du crâne, alliée à des couleurs assez chaudes et rassurantes rappelle la maternité (Coccielo), les rondeurs de la femme que l’on retrouve également.
Les tableaux qui font penser aux planètes. (Chorus, Big bang). En dehors de toute approche scientifique, les planètes sont, au même titre que l’être humain au stade fœtal, ni source assurée de vie ni source ultime de danger. La présence du bleu dans ces nombreux tableaux n’est pas sans rappeler l’eau, élément premier à l’origine de toute vie humaine, animale ou végétale. Mais sans elle, toute planète est un danger.
Mon inspiration se construit donc au travers des éléments, notamment l’eau, l’air et la terre, tous représentés par des couleurs qui leurs sont propres.
Mais la terre peut se retourner contre ses habitants. Les éléments se déchaînent et la rondeur rassurante de notre mère à tous, Gaïa, et de ses enfants disparaît et laisse place à une dimension tragique, mortifère et torturée de ma vision de la vie (La chute). La mort et la souffrance faisant également parties de la vie.
Ainsi, les formes rondes et les couleurs apaisantes s’opposent aux explosions de couleurs énergiques, rouges ou noires et aux traits linéaires (Totem et tabou), (Phoebus), (Firewall) sur certaines toiles qui semblent lacérer ces dernières.
En un sens, l’origine de la vie se distingue ainsi de l’éclatement de l’existence, réduite au maximum par le biais du feu qui ravage la nature, du sang que fait couler le soulèvement des éléments qui s’auto détruisent tout à tour.
Les thèmes qui me sont chers sont la naissance, la conscience mais aussi la terre, Gaïa, les éléments, à la fois source de vie et de chaos, d’existence et de destruction. Je les exploite grâce aux couleurs et aux formes, la rondeur s’opposant en cela au décharnement. Les crânes humains sont très représentés car ils sont pour moi porteurs de conscience et de connaissance, donc de vie, associé à la rondeur de la terre et de la mère. Gaïa est un personnage central dans mon œuvre, elle est notre mère nourricière et bienfaitrice à tous et paradoxalement est aussi synonyme d’anéantissement et de chaos nihiliste.
Ainsi, c’est l’âme de la terre, de la nature que je souhaite extérioriser et toucher du bout des doigts lorsque je peins. La peinture prend une dimension toute spirituelle grâce à la création et à la représentation abstraite de ce qui nous dépasse tous, quel que soit notre niveau social ou notre aptitude à la spiritualité. Pourquoi nait-on ? Pourquoi meurt-on ? Pourquoi sommes-nous inégaux à la naissance mais désespérément soumis aux lois d’une même nature parfois cruelle et sans pitié, mais toujours superbe et scandaleusement belle ?
Voilà les questionnements auxquels je dois faire face quand je peins. Essayer de donner vie à la vie est parfois douloureux car il faut puiser au fond de son âme et cette démarche peut s’avérer sensible. Prendre de la hauteur, lâcher prise, regarder à l’intérieur de soi pour toucher au cœur du sujet, voilà mes lignes directrices.
J’ai volontairement nommé mes toiles sans rapport (ou presque) (Soleil futur) car j’aime à penser que c’est moi qui détient la clé et que surtout, je laisse au spectateur la liberté de s’émouvoir (ou pas). La liberté, un concept très marqué en ligne de fond.
Tout ceci peut sembler « noir », paradoxalement, ma peinture est d’un très grand optimisme et le plaisir très présent.